L’indicatif musical de l’émission Strip-tease est dans les oreilles de tous les téléspectateurs belges et français. Batumanbe, c’est son titre, est à l’origine un morceau issu du répertoire du groupe malien l’Orchestre Régional de Ségou, une formation, qui par sa fusion avec Ségou Jazz et l’Alliance du Jazz devait devenir plus tard Super Biton. Plusieurs musiciens prestigieux, comme le chanteur Abdoulaye Diabate ont fait partie de l’Orchestre Régional de Ségou.

En 1982, Michel De Rudder fait un arrangement de Batumanbe pour la fanfare Sauce Riche, qui a joué un rôle pionnier dans le renouveau musical des fanfares en Belgique. Le producteur Marco Lamensch, qui est sur le point de créer avec Jean Libon l’émission Strip-tease, entend cet arrangement et trouve qu’il irait comme un gant à sa nouvelle émission. Mais le temps que tout cela prenne forme, Sauce Riche est dissoute, et c’est un groupe issu de ses cendres, Combo Belge, qui enregistre en 1985 la version que l’on peut entendre au début de chaque reportage de Strip-tease. (Marco avait pris soin d’abreuver copieusement les musiciens d’un bon vin blanc avant l’enregistrement, pour que leur interprétation ne soit pas trop propre).

Combo Belge dissous à son tour, la fanfare Jour de Fête, constituée autour du même noyau de musiciens, mettra elle aussi Batumanbe à son répertoire, et depuis quelque temps, Cramique en joue lui aussi un arrangement, sensiblement différent des précédents.

Peu après l’enregistrement de l’indicatif, Combo Belge a enregistré une autre version publiée en 45 tours (et devenue maintenant introuvable), puis en 1989 une nouvelle version parue sur l’album Soyons moderne (Igloo IGL085). La version de Cramique figurera sur le CD Ti-punch, à paraître très bientôt.

Batumanbe existe aussi en partition, dans un arrangement pour harmonie ou fanfare, proche de celui joué par Jour de Fête.

Des musiciens et des groupes des styles les plus divers ont donné leur propre lecture du fameux indicatif, depuis celle, hip-hop, de Bienvenu N-Sonar jusqu’à celle de la Royal Band of the Belgian Navy, en passant par la version bruitiste et mélancolique de Witold Bolik.